Un peu d'impressionnisme comme bande son du quotidien pour nos âmes hivernales en manque de poésie sonore peut valoir le détour dans la salle du 19e arrondissement, inaugurée il y a un peu plus d'un an maintenant. La jeune pianiste géorgienne de 28 ans, Khatia Buniatishvili, plaquera toute la douceur de ses accords à la Philharmonie de Paris pour un récital unique et inédit autour de Franz Liszt et également, pièce rare à pouvoir écouter, la version pour piano du ballet Petrouchka d'Igor Stravinski. Pour l'occasion, la musicienne virtuose, qui donna son premier concert à l'âge de six ans avec l'Orchestre de chambre de Tbilissi, s'en prend à celui qui est considéré comme le père des techniques modernes au piano. Franz Lizst, né en 1811, introduit l’impressionnisme dans son instrument, une façon moins linéaire d’appréhender la musique et finalement plus libre au moment de transmettre ses "impressions" dans le sentiment sonore. L’œuvre de Stravinski, Petrouchka, inaugurée en 1911 à Paris, plonge l'auditeur dans une fantaisie dont son compositeur disait avoir eu l'inspiration à travers la vision "d'un pantin subitement déchaîné". Comme une impression d'aller faire un tour à la Porte de Pantin pour écouter un peu de douceur hivernale.

—  Diego