Le blues a toujours aimé les titres de noblesse. On évoque souvent le roi du blues et trois dynasties se partagent le titre : Albert, Freddy et B.B. King. Il existe aussi des princes et des ducs (mon préféré étant Duke Robillard) et James Brown restera à jamais le Godfather... Mais ce soir nous recevons une dame : une grande dame ! Kaz Hawkins qui nous vient de Belfast Irlande du Nord prouve que l'on n'a pas besoin d'être né au bord du Mississippi pour chanter le blues ; une vie tourmentée suffit. Et question tourments, Kaz a eu son content ! Galère, drogue et violence, elle a tout connu. Sa personnalité volcanique lui a permis de tout surmonter et la musique de la sauver. Miss Hawkins ne se contente pas d'une interprétation classique du blues. Elle est d'une génération et d'une culture où l'on mélange volontiers l'émotion du blues avec une voix soul, des envolées gospel, quelques guitares rock et des ballades à pleurer. Les journaux irlandais ont encensé ses prestations sous le titre flatteur : le meilleur blues de Belfast depuis Van Morrison. Elle a promené à travers le monde un spectacle consacré à son idole de toujours, la grande Etta James (une sacrée reine, celle-là...) et a été unanimement saluée par la critique. Aujourd'hui, elle nous revient avec un show axé sur ses propres compositions dont le fameux Lipstick & Cocaïne une chanson qui lui colle à la peau, capable d'ébranler les publics les plus endurcis, plus quelques reprises dont une version funky de I Just Wanna Make Love to You pour réveiller les plus somnolents et faire danser les moribonds ! Nous savons depuis longtemps que l'Irlande est un pays chantant : est-ce la Guinness, la pluie ou le vent qui inspire ces artistes ? Ce qui est certain c'est que Kaz a gagné sa couronne et le public est convié pour un sacre plus que mérité