À propos

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Avec son nouvel album, Recados de Fora (messages d'ailleurs), Bonga qui vient de fêter ses 74 ans, raconte un parcours fascinant à travers plusieurs époques et plusieurs continents, toujours avec l'océan atlantique en fil d'Ariane.
Le chanteur, auteur et compositeur, revient pêle-mêle sur sa jeunesse, sur sa prise de conscience aigüe à l’égard de la colonisation portugaise de son pays, l’Angola, son initiation à la musique par son père, pêcheur et accordéoniste. Il partage son amour pour le semba, symbole de l’identité nationale angolaise et dont le kizomba, cette musique prisée par les jeunes générations, n’est qu’une version modernisée.

À travers la langue d’origine portugaise, le souvenir nous revient de Césaria Evora, grande dame du Cap Vert qui a charmé le public de la salle Ventura il y a quelques années, dans le même esprit d’une musique authentique et généreuse.

Aujourd’hui, c’est aussi une opportunité rare que de recevoir un des derniers géants de la musique africaine post coloniale, car on peut dire que Bonga incarne véritablement ce style musical, le semba.

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Les artistes

Bonga

Bonga Kuenda (chant, congas, dikanza)
Betinho (guitare)
Juneval Cabral (basse)
Ciro Lopes (accordéon)
Djipson (batterie)

Sa trentaine d’albums et ses 400 chansons font de Bonga le plus célèbre des chanteurs angolais. Sa voix abrasive est associée à l’esprit de résistance qu’il incarnait avant l’indépendance de son pays. De la mélancolie à l’énergie joyeuse, il perpétue le style populaire de Luanda, qui l’a vu naître il y a 72 ans.

« Nos ancêtres critiquaient le régime dans les chansons de carnaval. J’ai emprunté cette pratique culturelle, qui permettait d’informer le peuple et de le mobiliser » dit Bonga. À neuf ans, Jose Adelino Barçelo de Carvalho (son vrai nom) s’initie auprès de son père accordéoniste. Il l’accompagne à la « dikanza » - long bambou cannelé frotté avec une fine baguette, qui reste son porte-bonheur - au rythme de la « rebita ». Son premier groupe, dont le nom signifie « La misère des quartiers pauvres » interprète les musiques locales comme le « semba », ancêtre de la samba brésilienne. Le chanteur se souvient : « Les colons portugais ne juraient que par le fado et détestaient notre musique. »

Remarqué pour ses prouesses à la course, Bonga se retrouve à Lisbonne. Athlète et étudiant au sein du Benfica, club omnisport, il devint recordman junior du 400m. Mais quand en 1966 la police politique du dictateur Salazar démasque l’activisme du jeune Angolais, il s’enfuit à Rotterdam. Les exilés capverdiens qui l’accueillent produiront ses deux premiers albums aux messages politiques. Depuis Paris, où il vit de 1973 à la fin des années 1980, ses chansons accompagnent la lutte pour l’indépendance des colonies portugaises, acquise en 1975.

En plus de 40 ans, Bonga a parcouru le monde, de l’Apollo Theatre de Harlem aux scènes de Hong Kong ou Macao. Ses chansons ont enflammé les publics d'Europe, d'Afrique et du Brésil, où il a enregistré aux côtés des stars Carlinhos Brown et Marisa Monte. Observant avec une bienveillante distance le redressement de l’Angola, Bonga préfère rester vivre au Portugal. Aujourd’hui son chant, dont la profonde humanité a été révélée ici dans son célèbre duo avec Bernard Lavilliers, appelle à la convivialité entre les êtres humains.

S'y rendre

Espace Pierre Amoyal (salle des fêtes)

12 Avenue de la République 91420 Morangis

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