LISA PORTELLI
Avant « L’innocence », Lisa Portelli en trois albums avait su prendre de façon délicate une place remarquée dans la chanson faîte en France, à la fois insolente et réfléchie, déjà portant haut la beauté des idées et du monde. Avec l’arrivée du piano, sa voix s’autorise à être plus douce, la sensualité apparait sans risque d’excès, sa trentaine a trouvé son partenaire artistique. Au même moment la poésie devient une compagne de vie dans son processus créatif où l’errance a sa place, « Ma découverte de la poésie a changé ma façon d’écrire et de faire de la musique ».
L’être poétique domine la Lisa du quotidien, car « la poésie est un rapport au monde plus fort encore que la chanson ». « L’innocence » irradie cet état d’esprit qui apaise les douleurs en paroles et musiques. Mais attention, ses chansons ne sont pas des poèmes, ses chansons restent simples à s’approprier, ses chansons surtout n’oublient pas le corps de celui qui les entend. Sur scène, accompagnée de son pianiste Alexis Campet, d’une boîte à rythme complice et parfois reprenant comme un plaisir retrouvé sa guitare, Lisa glisse des poèmes de Pessoa, Yeats… Ses propres textes empreint de cet amour de la poésie n’oublient jamais la beauté que ces phares lui ont donné et qui ont musclé son écriture.
ALEXIA GREDY (TRIO)
Alexia Gredy, dans la vraie vie, est tantôt timide tantôt inébranlable et ses chansons lui ressemblent. A défaut de choisir, elle préfère explorer à l’instinct et sans déguisement la charge émotionnelle de sa mémoire, livrer une étude sur la nature de l’amour moderne et dresser son auto-portrait : celui d’une artiste en fleur dans une époque finissant de confondre pulsions et désirs. Et même si elle attaque parfois ses phrases dans un souffle trop court, on reste marquée par ses émouvantes faiblesses, toujours un voile, une candeur, une émotion différée où l’intime frôle à l’oblique, sans jamais tout dévoiler.