Simina Grigoriu
— Techno
Simina Grigoriu est née en Roumanie et a grandi à Toronto. La perle des bords de la Spree a été l’épicentre créateur de l’expression musicale de Simina et a affiné son sens naturel des sons et des rythmes. Chacun des sets de Simina raconte une nouvelle histoire et fait connaître ses racines culturelles.
Sur la base des trésors de vinyle de ses parents et du hip-hop freestyle de ses années étudiantes, le son de Simina a pris graduellement un style bien à lui, qu’elle a exploré et auquel elle est restée fidèle jusqu’à ce jour. Son évolution musicale a pris plus tard un tour entièrement nouveau dans les clubs de Toronto. L’influence de Jeff Mills, d’Adam Beyer, de Josh Wink et de Juan Atkins, pour ne donner que quelques noms, a enflammé la passion de Simina pour la musique techno, un genre dont les multiples ressources ont stimulé son imagination et dont elle ne pourrait pas se détourner.
Après un arrêt de presque exactement douze mois, Simina Grigoriu a repris place derrière les platines. Pause créatrice ? Erreur ! Simina a donné naissance à une fille et, comme il convient à une véritable artiste, n’a pas laissé le temps s’écouler sans musique. Elle reste fidèle à un son qui lui est très personnel et est maintenant, avant tout, une maman à plein temps animée par une vision : s’immerger davantage dans sa musique en se laissant guider par un instinct omniprésent pour le jeu. Nous attendons avec impatience de pouvoir mieux découvrir encore une artiste dont l’absence de la scène techno ne nous semble pas imaginable et de pouvoir profiter d’un retour qui mérite plus que le qualificatif d’« enjoué ».
Thierry Balasse
Metteur en sons et en scène de spectacles musicaux, compositeur de musique électroacoustique, improvisateur sur synthétiseurs, objets sonores et bagues larsen, réalisateur sonore pour la scène et le disque.
Son lien avec le son commence par l’écoute de Gérard Philippe lui racontant des histoires sur le magnétophone Révox C36 de son père, mais aussi de quelques larsen et effet d’échos involontaires sur la même machine. Plus tard, il s’initie à la batterie en autodidacte. Après sa formation de technicien son à l’ENSATT, il travaille pour le théâtre en mêlant percussions, synthétiseur et échantillonneur.
De cette expérience avec le théâtre, il gardera son goût prononcé pour les liens possibles entre les mots, le texte et la musique. Il y a aura en 1989 une rencontre déterminante avec Christian Zanési, puis quelques années plus tard avec Pierre Henry, dont il a été, ces dernières années, le partenaire pour la conception de ses orchestres de haut-parleurs et souvent l’interprète. Il est aujourd'hui, à la demande du compositeur décédé, dépositaire de l'utilisation (par lui ou d'autres musiciens) de l'orchestre de haut-parleurs de Son Ré selon ses directives et son approche artistique.
Une résidence de 5 ans à La muse en circuit dirigée par David Jisse et une rencontre importante avec Sylvain Kassap, puis avec Eric Groleau vont l’amener à développer plus loin son rapport particulier à la musique électroacoustique : Il cherche à renouer avec la musique concrète (marquée par la matière sonore, l’improvisation et l’acceptation de ne pas tout maîtriser) , en jouant avec l’espace par la multidiffusion, en utilisant un instrumentarium toujours instable, et en continuant à utiliser les vieux outils analogiques (synthétiseur Minimoog, chambre d’écho à bande, réverbération à ressort,…) et l’ordinateur, et toujours l’utilisation des mots, de la poésie.
Il est directeur artistique de la compagnie Inouïe, directeur artistique du projet Studio 19 à la Philharmonie de Paris, compositeur en résidence au Dôme Théâtre d'Albertville et artiste associé au théâtre de la Renaissance d'Oullins.