La chamamé, musique née d’influences ancestrales entre Indiens guarani et colons
espagnols, a donné à partir du 20e siècle, sous l’influence d’une immigration d’Europe centrale, le premier rôle à l’accordéon diatonique, marié à la guitare, à la harpe, aux percussions. Né en 1938 de parents guarani, Raùl Barboza a apporté au chamamé une musicalité contemporaine, l’a fait connaître dans le monde entier et a inspiré toute
une génération de chamameceros dont fait partie Chango Spasiuk. Ce dernier,
né de parents ukrainiens en 1968, est à son tour devenu l’un des plus grands
ambassadeurs de cette musique.
Ensemble, ils ont créé le projet Chamamé Yeroki Ñeemboe (« le chamamé, une prière
qui se danse » en langue guarani). Un clin d’oeil au poète argentin Julian Zini qui a dit
du chamamé « qu’il est comme une magnifique vipère qui s’enroule aux chevilles du danseur jusqu’à lui injecter son venin et qu’à partir de ce moment-là, l’homme ne
danse plus, il prie ».