La Caravane Passe:
Autour de Toma Feterman (chanteur, auteur et compositeur du groupe), également connu sous le nom de John Lenine au sein du Soviet Suprem), le groupe est resté intact et soudé depuis 15 ans, avec Olivier Llugany (au fiscorn et chant), Zinzin Moret (sax), Ben Body (basse) et Pat Gigon (batterie).
15 ans de tournées, 5 albums, 1 disque live, et 1 « Opéra-Gypsy-Rock » mythique : Le Vrai-Faux Mariage.
Fort de ses collaborations avec notamment Sanseverino, Rachid Taha, R.Wan, Marko Markovic, Stochelo Rosenberg, ou encore Tom Fire, le groupe a su puiser dans les musiques les plus variées, tout en gardant sa couleur propre et originale.
Pour ce nouvel album et ce nouveau show, La Caravane Passe confirme qu’elle a la bougeotte. La musique ne montre aucune frontière apparente entre traditions et
musiques actuelles (rock, hip-hop, ragga). Elle laisse se déployer son univers de
voyage, de nomadisme et de déracinement.
Le point de vue caravanien, c’est le point de vue des gens de passage, qui découvrent une société et la décrivent avec poésie et étonnement, même si cela conduit à un parallèle étrange avec l’actualité.
La voix de Toma, parfois chantée, parfois rapée retrace un périple du quotidien et des rencontres oniriques, tout en révélant sa double culture (parisienne et soviétique). Et quand Llugs, le tromboniste prend la parole, c’est pour y apporter sa touche gitane de Catalogne. L’union de ces deux acolytes, c’est déjà l’Europe qui se réunit. Mais une Europe culturelle, une Europe qui confronte ses folklores oubliés pour mettre tout le monde d’accord.
Quand la Caravane passe, elle donne envie au sédentaire de monter à son bord et d’aller faire un tour. Un tour de piste pour commencer, mais qui pourrait pousser au tour du monde.

R.WANN:
Imaginez le monde comme une vaste patinoire, vous avez pris votre élan et vous ne pouvez plus vous arrêter. Vous avez peur de vous fracasser la tête contre le premier rocher mais de belles créatures débarquent en tenue légère. Elles balaient devant vous afin de vous permettre d’éviter tous les obstacles et de glisser jusqu’à votre cible. Une bande sonore relaxante vous donne alors la force d’affronter l’hystérie de notre époque avec détachement et nonchalance.
Les bombes explosent, les immeubles s’écroulent mais vous gardez le flegme britannique de James Bond, vous glissez …
Vous êtes à sec mais vous allez vous refaire avec l’élégance « Curling » d’un Jean Gabin dans « Le Baron de l’Ecluse ». Vous traversez le grand désastre de la vie avec le je-m’en-foutisme du Dude (The Big Lebowski) et le panache de Cyrano. Vous êtes maintenant prêt à conquérir la banquise. En avant la musique ! Dérivez dans les palais des princesses berbères qui vous susurrent des mots d’amours, vous donnant la force de déplacer les montagnes du Rif jusqu’à la côte bretonne.
Mettez Paris en Bouteille et jetez-là dans la mer pour qu’elle se brise sur le corail et se réinvente dans les bas-fonds.
Pourchassez les perroquets radoteurs jusqu’à la cime des palmeraies tanzaniennes.
Marchez en crabe pour narguer le colon et son cancer des tropiques.
Organisez la fuite des cerveaux et transformez-les en chercheurs d’or.
Laissez-vous ensorceler par une belle métisse, mi-sang basque, mi-samba, au carnaval de Bayonne ou à la feria de Bahia.
Mélangez les slogans fumeux des soixante-huitards avec les propos réactionnaires de leurs descendants et vous inventez un nouveau refrain joyeux mais lucide :« Faites l’amour, c’est la guerre » !
Puis replongez dans le ventre de Paris au petit matin et partez à l’assaut des lèvres en souricière à l’insu des pères corsaires.
Il fait gris mais vous dansez sous la pluie comme Fred Aster ; vous avez transformé votre spleen en looping.
BFM TV vient d’annoncer le début de la troisième guerre mondiale, les huissiers sonnent à votre porte et pourtant vous vous lovez dans votre canapé en écoutant le dernier album d’R.Wan. Vous voyagez, vous rêvez et vous en n’en avez plus rien à foutre de rien, ça y est vous êtes Curling !